C'est la faute à pas de chance. Notre googler a-t-il "subi" cet état ou cherche-t-il des témoignages par : "j'ai raté mon avion à cause des grèves" ? Nous ne le saurons point.

Mais il est intéressant de voir le rapport de causalité : les grèves (notez le pluriel) comme cause première de retard. Cela donne un peu l'impression que les grèves sont des accidents : j'ai raté mon avion parce que le taxi est tombé en panne, parce qu'il y avait un bouchon causé par un accident, parce qu'il y avait un incident voyageur à la Gare du Nord. La grève, cette fatalité que nul ne peut prévoir, dont nul n'est informé, devrait être en fait requalifiée en catastrophe naturelle, et à ce titre, dont les conséquences malheureuses devraient être assurées par l'Etat. Voilà, c'est ce que souhaite les anti-grève : encore plus d'assistanat. Dans la même foulée sophiste que les fanatiques de Pentecôte, ils sont prêts à renoncer à toute capacité cognitive dans le but unique de la jouissance contestataire. Quelque part, c'est rassurant, ils ont gardé une part de jeunesse trotskiste en eux.