Ca et là, on rencontre de violentes diatribes contre les mouvements de grèves, qui seraient des attaques honteuses à l'égalitarisme, dans un mouvement insultant d'exhibitionisme de privilèges indus. Alors rappelons la base fondamentale du libéralisme (voire même du libertarianisme (à vos souhaits)) : le contrat. Et un contrat c'est quoi ? Des obligations réciproques entre les contractants, avec en particulier des règles diverses, concernant entre autre l'évolution de la relation contractuelle, pouvant aller jusqu'à la fin de cette relation : la rupture.

Alors que demandent réellement les anti-grévistes ? Tout simplement qu'une partie des contractants ne respectent pas le contrat, au nom d'une légitimité supérieure, celle de l'Etat. Ceci, c'est tout simplement la définition du fascisme. On pourrait rétorquer qu'ils demandent à ce que les contractants renoncent d'eux-même à ce qui est contractuellement prévu (pour le bien des autres), et pas une modification arbitraire du contrat. D'être comme eux en fait : ils n'habitent pas à plus d'un quart d'heure de temps de transport de leur lieu de travail, ils ne fraudent pas, ils ne mentent pas à leur client, et ils donnent tous 80% de leur salaire après impôt aux oeuvres caritatives pour rétablir l'équilibre des revenus dans le monde. Et ils n'achète rien en provenance de Chine non plus, car cela se fait au détriment du niveau de vie des pays d'Amérique du Sud, d'Afrique et du sud-est asiatique. Voilà, ils n'ont pas de tentations fascisantes, ce sont juste des gens qui vivent égalitarisme, et qui souhaiteraient (mais attention, c'est un souhait, pas une volonté) que les privilégiés honteux fassent de même.

Alors que reste-t-il en face du fascisme des pseudo-libéraux ? Can1 : "Je prends la main". JL : "Je suis mal rasé, j'ai les cheveux longs et des manières brutales...". Can1 : "un joueur de rugby ?". JL : "La main passe. Top. Drapé de rouge et lançant...". Can2 : "un sparte ?". JL : "La main passe. Top. Drapé de rouge et lançant des slogans à l'humour douteux et à la logique lumpienne, je suis, je suis...". Can1 : "un étudiant ?". JL : "Ouui !". Et là donc le pseudo-libéral conceptuellement fasciste se retrouve en opposition frontale à l'étudiant plus anarchiste que socialiste, et qu'est-ce que l'anarcho-capitalisme sinon le rêve de tous les filiofriedmaniens, le libéralisme ultime ?

Alors que peut-on faire contre ces erremenents de la pensée et de la culture ? L'université n'est évidemment pas la bonne réponse, vu que c'est un peu tard. Mais bon, l'ambition dans le secondaire semble d'être de proposer un maximum d'options d'ouverture d'esprit, pas vraiment d'avoir un esprit.