Nous sommes en plein dans les festivités du nouvel an, mais "festivités" revêt un sens particulier à cette occasion. Durant ces deux petites années, on a pu voir dans la ville la présence croissante des fêtes de Noël, d'Halloween, et un peu de Thanksgiving aussi. Cela va d'opérations commerciales spéciales à la décoration des boutiques, en passant par les publicités dans la rue ou à la télévision. Quelques marmots vous souhaitent un "Merry Christmas", sans vraiment que vous sachiez où s'arrête leur perception et où commence votre indifférence.

Pour les fêtes du nouvel an, nouvel an chinois dans le monde, nouvel an tout court ici, les décorations sont étonnament plus discrètes. Les entreprises qui ont marqué le coup dans leurs campagnes publicitaires s'appellent Coca-Cola, Pepsi, KFC, McDonalds, avec la présence ici d'un cochon doré, là d'un McDull "rebrandé". Et les chinois là-dedans ? Ils ont effectivement lancé leur grande campagne commerciale annuelle, celle dite du magasin mort. Entre les millions de chinois qui rentrent dans leur province pour passer les fêtes, et les commerçants qui s'offrent leurs 5 jours de congés annuels, la ville est calme, presque habitable, presque propre.

Alors le soir effectivement, les pétards et les feux d'artifices se font entendre. Mais, à part la veille du jour de l'an soit samedi dernier, bien moins que ce que vous avez pu lire ailleurs sur les blogs. Le contraste est saisissant entre la racaille faisant exploser ses mammouths dans Paris un soir du 31 décembre pour qui cette jouissance immédiate est directement proportionnelle à sa capacité de nuisance, et les commerçants, les adolescents, les comités de quartiers et les parents qui jouent avec le feu et leurs enfants. Ces derniers font ça pour attirer la bonne fortune ou l'exhiber, par bravade ou tout simplement pour le plaisir. Juste une soirée après l'émission spéciale du nouvel an sur CCTV 1, où l'on sort et investit la rue. Le nouvel an est et reste une fête familiale ici en Chine, même si certains shanghaïens disent que c'était mieux avant, quand il y avait moins d'immeubles et qu'ils connaissaient leurs voisins.

Il faut avouer que c'est plaisant quand une fête n'est pas synonyme de matraquage commercial, c'est la voie qui est suivie pour le nouvel an, mais celle-ci peut encore changer.


Shimen Yi Lu le soir du réveillon. La fumée des explosions brouille la vue, un commerçant a laissé les cadavres de ses pétards et feux d'artifices là où ils ont explosé, sur la piste cyclable. La circulation est quasiment inexistante : quelle paix.