Deux exemples récents pour tuer son service public : à ma gauche l'assurance chômage, à ma droite les hôpitaux.

Pour l'assurance chômage, il s'agit de la mise en place d'une expérimentation par l'UNEDIC, où l'ANPE peut (doit) déléguer à des cabinets privés le soin de reclasser des chômeurs (choisis de manière... euh.. aléatoire ?). Et, ô surprise, d'après les mesures de l'UNEDIC (qui est en charge de payer les allocations chômage), le privé a un meilleur taux de réussite. Mais plus que le taux de reclassement, regardons le seul et unique critère de jugement d'un monde libéral : le pognon. Et là, c'est le drame : pour un taux de reclassement à peine supérieur à celui du public (dixit Carole TUCHSZIRER), le coût du privé est au minimum 4 fois supérieur. Qu'en conclure ? Qu'avec plus de moyens on fait du meilleur travail ? Ou que « il est normal que les entreprises qui offrent des prestations supérieures soient mieux rémunérées[...]. Ce qui compte, c’est le résultat. » ?

Pour les hôpitaux, on trouve à la base une petite phrase d'un haut placé de la Générale de Santé ("premier groupe d'hospitalisation privée en France et en Europe"). Impossible de mettre la souris sur l'origine de la citation, mais il suffit de parcourir les interventions de Daniel BOUR (président du directoire) pour se faire une idée. A la base de toutes ces querelles, le privé qui déclame que d'après ses études (privées), il est le plus efficace (et de loin). La réponse ne se fait pas attendre, sous la forme d'une étude du public (commanditée par la Fédération Hospitalière de France) qui, ne contredisant pas le privé sur le global, remet tout simplement en cause le cadre de la comparaison. La comparaison est en effet facile, encore faut-il prendre en compte ce qui est comparable ; c'est ce que nous explique sur son blog Guy VALLET, directeur général de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (via La lettre volée). On compte néanmoins sur l'IFRAP (l'association contre les méchants fonctionnaires) pour nous remettre un peu de désinformation au milieu de tout ça.