Après embruns.net c'est standblog.org qui s'enfonce dans la spoliation de la fin du tome 6 d'HP. Le standblog est censé discuter des standards du web... j'en conclus donc que le mépris du lectorat est un standard du web. Et au passage, un extrait d'un commentaire d'Eolas sur embruns.net (22 août 2005, post 002766, commentaire 12, pas de liens vers les méchants aujourd'hui) :

Relayer les spoilers, fût ce au nom du plaisir de se faire haïr que prétend le capitaine (il n'y a qu'à voir avec quelle jubilation sereine il a accueilli les salves fielleuses des sbires de Paris Blogue-t-il en son temps, ou comme il se délecte stoïquement des propos homophobes...) ou de la lutte contre le démon capitaliste (horreur : elle vend des livres, vous vous rendez compte ?) ou de l'hydre marketing (horreur : elle en vend beaucoup, vous vous rendez compte ?), relayer ces spoilers, disais-je, cela reste un comportement méprisable, je pèse ce mot. Il n'a pour seul objet que de ruiner le plaisir d'autrui, plaisir qui ne vous nuit ni ne vous coute rien.

Merci maître.

Notons au passage la réponse de Tristan :

A propos de la mort de XXX, ça fait 6 semaines que l'info est publique, relayée dans toute la blogosphère et ailleurs : XXXX

"L'info est publique"... c'est une belle phrase, on y retrouve toute la problématique de la diffusion de l'information : source, destinataire, moyen, motif ? Elle est publique, et "relayée dans toute la blogosphère". "Toute la blogosphère", n'oublions pas que nous sommes dans un âge où selon certains pontes, internet, c'est la blogosphère, et réciproquement. Donc voilà, c'est sur internet, donc il ne devrait pas y avoir de problème à le diffuser, tout le monde le fait. A part le fait de retrouver là toute la dialectique du pirate en herbe (qui, il est vrai, est très limitée), on peut s'étonner de la globalisation subite de la blogosphère, qui revêt ici l'aspect de La Blogosphère. On ne va pas revenir aux classements fumeux genre Top Truc Technorati, ou tous ces happenings avec les grands noms de La Blogosphère dont je ne connais pas les trois-quarts (si ce n'est plus) : La Blogosphère, ça n'existe pas. Le Blogopatatoïde peut-être, si on arrivait à montrer que l'ensemble des blogs ne forme pas un espace incohérent... et encore. La blogosphère, c'est sympa à sortir dans les soirées mondaines et à écrire dans ses ouvrages de vulgarisation, mais ça fait autant rire que la pagepersosphère ou la nukesphère ; personne n'avait tenté le mot à l'époque, et pourtant, c'est la même chose.

Un blog c'est quoi ? Dans la bouche du néo-bloggeur, ça n'est pas un weblog, même si un weblog a le droit d'être un blog, car tout à le droit d'être un blog, encore un héritage du communisme : et toi aussi, tu seras un camarade. Mais pour toi lecteur, qu'est-ce que la blogosphère ? Ton rouleau de carnets personnels, et suivre les autres sites liés... Mais cette liste ne comporte pas les gens importants malheureux ! Tu ne lis pas les mêmes personnes que moi, tu lis mal ! Tu ne vois pas le monde ! Regarde, toute la blogosphère en a parlé ! Mais non, toute la blogosphère n'en a pas parlé... dans ma blogosphère, seuls ces deux l'ont fait, mais ma blogosphère n'est pas leur blogosphère.

Je sens la pique facile arriver, telle une Miss Lulu montant sur ses grands équidés : oui mais c'est pareil pour la littérature, les journaux, etc... Les anglophones et les carpettes utilisent le terme fallacy, nous avons l'adjectif "fallacieux" pour qualifier ce genre de comparaison. Les blogs sont différents premièrement parce qu'il n'y a aucun contrôle de publication, deuxièmement parce qu'internet est une bibliothèque sans bibliothécaire (ah si, Google et Technorati, rions un peu en attendant la fin du monde), troisièmement et corollaire du premièrement, l'échelle est complètement différente, et enfin, 2005 est l'année de la fin des blogs. Finalement, le terme blogopatate me semble convenable, on retrouve l'aspect un peu terroir des blogs avec ses figures typiques et bourrues, une absence de règles, de sélection, la survivance de blogs en jachères ainsi que de blogs que personne ne vient récolter. La patate, c'est ça, les blogs c'est la patate.[Listening to: Polomeria - Cocco - Complete Singles (5:14)]

Mise à jour : Tristan a finalement censuré son post, malheureusement le nom est cité dans les commentaires, donc pas de lien. L'auto-censure est accompagnée du commentaire suivant :

Encore navré d'avoir "spoilé", ça n'était pas mon intention : je pensais
1 - que tout le monde était déjà au courant ;
2 - que j'étais le seul de mon age à lire encore des livres pour enfants comme Harry Potter.