Le sablier continue de s'écouler. Encore une accroche difficile, le post sur Finis Africae étant encore tout frais dans ma tête. Ma participation est extrêmement caricaturale, mais ne vous laissez pas prendre. Le comportement du chinois est, dans les grandes lignes, tel que décrit. La société ici est construite un peu différemment, plus centrée sur la famille et moins sur la citoyenneté. En un sens, le savoir-vivre n'existe pas en tant que tel. Cela fonctionne dans les deux sens, ils ne jugent pas le comportement des autres passant, et ils ne s'attendent pas à être jugé. Une personne dans la rue en pyjama, ou qui crache, ou qui vomit, ou qui urine contre un mur au milieu d'une rue passante : personne ne va s'arrêter, ou tourner la tête, aucun signe d'attention.

Partout où nous nous attendrions à respecter une file d'attente, quel que soit l'espace entre les personnes et la file, ce n'est pas le cas ici. Aucune hésitation à profiter du moindre espace, quand ce n'est pas pousser d'un coup d'épaule (attention, tout en douceur et en continuité, c'est l'Asie) celui qui termine sa transaction au guichet. Le point positif dans ce type de relations est une certaine libération. A Paris j'étais plutôt dans la stratégie de l'évitement : fuite au maximum des contacts, participation à la fluidification des entrées-sorties dans le métro. Ici c'est fini, comme dirait Mano Solo, je taille ma route, plus rien ne me dégoûte : ceux qui tentent de monter dans un bus ou un métro sur ma trajectoire de descente goûtent de mon presque quintal, et ça me fait plaisir d'être un rustre :-)