C'est l'histoire d'un ténor qui veut le fauteuil d'une basse... et qui a trouvé l'arme fatale : la sixte majeure ! Filippo Galli nait à Rome en 1783, d'un père fonctionaire au Vatican. Grâce à un amour de jeunesse avec laquelle il s'enfuit à Naples, il commence par éviter les funestes destins de castrat ou de prêtre. A cette époque, il profite déjà d'une certaine notoriété en tant que ténor, qu'il va mettre à profit dans le Serio. Mais ce genre décline et le Bel Canto est en ligne de mire. A lui les vocalises, variations et ornements ! Mais la sixte majeure avec les aiguës en voix de tête, comme cela se pratiquait à l'époque pour un ténor, est hors de sa portée. Fallait-il tirer un trait sur le Bel Canto ?

C'est en 1810, sous couvert d'une maladie, que tout joue. Se décidant à chanter désormais en voix de poitrine et en voix d'appel, il annonce que sa maladie lui a fait changer de voix : il sera désormais basse, le ténor est relégué aux oubliettes. L'appel de la sixte fut le plus fort, et ce changement fut éminement profitable. Peu de temps après il rencontre Rossini, alors jeune compositeur et déjà de talent. 1812 sonne le début de leur longue collaboration, avec la Pietra del Paragone. Le reste appartient désormais à l'Histoire.