Récemment, je demandais au support SONY France pourquoi il n'y avait pas de logiciels pour leurs baladeurs MiniDisc sur Mac. Et ceci en leur faisant remarquer que sur leur dernière campagne promotionnelle, le MiniDisc était présenté comme le baladeur de l'artiste, et que l'ordinateur de l'artiste c'est le Mac. A mon grand étonnement, le support a répondu :

 

Par votre mail, vous faites part d'observations à propos de la compatibilité du HI-MD avec les systèmes d'exploitation Mac O.S

Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à la marque Sony.

L'innovation au service de la satisfaction des consommateurs est une priorité de Sony qui permet de progresser et de proposer des appareils de plus en plus performants et à la pointe de la technologie.

Avant la commercialisation de chaque nouveau produit, la Direction Marketing de Sony étudie très scrupuleusement les tendances du marché.

Ainsi chacun des produits répond à une configuration la plus fidèle possible aux attentes des consommateurs.

Comme pour tout produit développé par Sony, nous étudions en permanence les besoins de nos clients, et évaluons le développement des produits/caractéristiques qui les satisfont.

Veuillez comprendre que de nombreux facteurs sont à prendre en considération lorsque doit être décidée l'inclusion d'une caractéristique particulière dans des produits comme le HI-MD.

Ces facteurs peuvent comprendre l'impact sur le coût du produit, sur son mode de fonctionnement, son interface d'utilisation, etc.

Nous sommes conscients que de nombreux utilisateurs sont intéressés par le fait de pouvoir utiliser un Walkman MD avec un ordinateur équipé de MAC O.S.

Nous avons étudié et continuerons à étudier la compatibilité des HI-MD avec les systèmes d'exploitation Mac O.S, même si nous n'avons pas dans l'immédiat prévu de l'intégrer.

On voit qu'il n'est nullement fait part de leur contradiction entre le marketing et le produit. On ne saurait guère leur reprocher, étant donné la notion même de marketing. Cette réponse était surprenante, étant donné qu'il y a un an et quelques de cela, je leur demandais pourquoi il m'était impossible de transférer un CD Sony Classical sur mon balladeur MD Sony avec les logiciels Sony utilisés sur un PC Sony : ils n'avaient pas répondu, la rhétorique simpliste du coût de développement logiciel ne suffisant pas dans ce cas précis.

Le problème de Sony est, on le sait, qu'ils possèdent des maillons à chaque étape de la chaîne de l'industrie des loisirs, que ce soit au niveau du contenu ou du contenant. L'ATRAC comprend depuis le début (1992) le système SCMS, qui empêche la copie numérique en série. Avec l'ATRAC3 en 2000 est incorporé la "technologie" OpenMG, incluant une partie DRM. Une fois proprement armé, Sony se retrouve à faire la balance entre ses différentes branches. Jusqu'à présent, c'était plutôt en mal :

  • fermeture des différents formats ATRAC, aucune spécification disponible
  • fermeture de NetMD, aucune spécification disponible, les efforts individuels sont tous au point mort
  • fermeture de leurs appareils aux formats autres que les leurs. Malgré deux ou trois appareils compatibles MP3, et des annonces retentissantes de support de Microsoft Windows Media Audio (un mal pour un mal ?), le cœur de gamme de Sony ne comporte qu'un support strict des ATRAC.
  • une boutique en ligne (Connect) sclérosée à plusieurs titres : fermeture au niveau de l'encodage, qui ne le rend compatible qu'avec une infime partie des baladeurs (même s'ils sont dans les meilleurs) et restriction au niveau du catalogue, étant donné le peu d'envie des éditeurs de musique à donner des droits de distribution à un éditeur concurrent.

Ceci jusqu'au 20 janvier dernier. Ce jour-là, Ken Kutaragi, directeur de la division Loisirs Informatiques de Sony, admettait que cette stratégie avait été mauvaise, à la fois en terme d'image et en terme de ventes. Il n'y a plus qu'à espérer que Sony abandonne l'exclusivité de ses partenariats stratégiques en informatique avec Microsoft, et revienne à la fois vers les Macs et à la fois vers les Palm.