Et c'est de retour, au soleil tombant, que les changements deviennent visibles. Le Soleil, plus bas sur l'horizon, donne naissance à d'étranges contrastes, mettant dans la pénombre le fleuve des bateliers, et faisant ressortir Sainte-Geneviève sur le pont de la Tournelle ainsi que les façades bourgeoises de l'île Saint-Louis... Et de l'autre côté du pont, on voit l'automne commencer son travail sur les rares arbres de cette île entre ciel et eau. Ciel si bleu, preque irréel, eau si sombre encore ; l'invitation n'est pas au voyage mais à la contemplation. Juste une dizaine de secondes, le temps de saisir l'instant, de regarder le patrimoine que les libertariens détestent tant, eux qui ne peuvent supporter aucune attache qu'ils n'aient choisi, allant jusqu'à espérer ne pas être nés pour ne rien devoir à des géniteurs présents seulement par coïncidence.
La flânerie doit néanmoins avoir une limite, et pour la paix des ménages, savoir respecter certains couvre-feu. Déjà le Soleil commence à disparaître, emportant avec lui sa chaleur et sa lumière. Et même si l'éclairage public connaît alors sa renaissance quotidienne, il n'est plus besoin pour moi de chercher où aller. La routine a repris son cours, la mécanique du heimkehren n'a besoin d'aucune assistance. Fuir les phares des voitures, pester contre ces cyclistes débiles qui roulent sans lumière, vilipender ces piétons trop pressés à la recherche de l'incident de circulation... Qu'importe, tout cela sera identique avec la nouvelle semaine. L'automne est là.
2 réactions
1 De avi - 25/09/2004, 17:29
waouahh!! le Kame commence déjà sa nostalgie de Paris ? ;p
2 De Damien B - 26/09/2004, 13:58
Pas tout de suite, et encore moins celle d'Ivry :-)