Mais la réalité est plus sombre, et cette entrée de carnet opportuniste en est un aspect. Le fait est que ce qu'a écrit Laurent à ce moment là me donne envie de le lire non pas par empathie mais par naturalisme cynique. Alors qu'il fait preuve de sensibilité, de nuance et de chaleur dans son expression, je ne suis qu'un observateur froid, sans rien à dire. Qu'il ait besoin ou non d'une réponse, que quelqu'un s'exprime en retour ou pas est hors de propos. Est-ce que je vaux mieux qu'un charognard de sentiments ?
Endosmose
mercredi 28 avril 2004. Lien permanent Tout venant
C'est pour ça que je lis des carnets, pour me nourrir comme par endosmose des compte-rendus des expériences des autres, ces bouts d'existences, potentiellement peu maquillés, une certaine vérité qui est liée à notre espèce cognitive et qu'on appelle le vécu. Je crois intellectuellement plus par intussusception que par réflexion propre, paresse intrinsèque au procrastinateur que je suis. Alors quand Laurent demande qu'on le flushe, un côté "pince sans rire" me ferait répondre "non Laurent, tu n'es pas un tampon !".