Selon Digitall Conseil, le terme digital a été popularisé en 2014, et ils le lient à l'avènement des plateformes et des réseaux sociaux. Le digital a l'air nouveau, et quelque part lié à l'informatique, voire au numérique. Mais ça ne peut pas être simplement le numérique, sinon on n'aurait pas utilisé un néologisme, non ?
Dans le même article, il est dit que Michel Serres parle du digital comme de la troisième révolution anthropologique majeure. Cherchant sur ce sujet, un article de blog de 2016 nous dit que le mot digital est en fait populaire depuis 2006, et que c'est dans Petite Poucette que Serres nous parle du dit gital. Malheur, ce texte ne contient pas le mot "digital" : le qualificatif qui revient le plus souvent est "nouvelles", comme dans "nouvelles technologies". Serres parle aussi d'information, sans se hasarder jusqu'à mettre noir sur blanc le fameux "technologies de l'information". Le blogueur met aussi en avant la conférence donnée en 2007 pour les 40 ans de l'INRIA : là encore, point de digital, ni même de cette troisième révolution. Et ensuite, est attribué dans sa forme à Serres la citation suivante : "La digitalisation c’est donner la capacité technologique de diffuser, consulter, composer, enregistrer, transformer, partager, twitter à l’échelle de la planète et de manière instantanée de l’information". Je dis "dans sa forme" car cette citation n'est pas formellement attribuée, mais cette attribution "selon Google" existe. Mais pas selon Mixtral, ce qui est curieux. Et cette interview qui date de 2013, furieusement d'actualité, me convainc qu'il n'y a, a minima en 2014, rien de plus dans cette liaison entre Serres et "le digital" qu'une récupération façon REST pour ripoliner une vieillerie.
Et cette vieillerie, Serres l'appelle les nouvelles technologies, ces technologies de l'information, l'information qui n'est plus sous forme analogique mais numérique. Le digital, c'est le numérique passé dans le hachoir des communiquants.
Vous pouvez trouver le reste de la série sous l'article d'introduction.